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Espagne : les campagnes ramenées à la résine

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publié le 24 janvier 2014 à 21h06

Durant les années 60, l'Espagne était dans le monde l'un des principaux producteurs - et exportateurs - de résine de pin, à raison de 55 000 tonnes par an. Avec un exode rural massif, l'activité a été peu à peu abandonnée, tout comme des milliers d'hectares de forêts de pins. La forte crise actuelle, qui s'accompagne notamment d'un retour de beaucoup vers les campagnes, provoque un regain d'intérêt pour une profession qui semblait condamnée à l'oubli. En Castille-León (nord-ouest), là où se concentre l'essentiel de ce revival, on recensait 2 000 tonnes en 2010 et… 9 000 en 2013 !

Sans être du diamant ou de l'or brut, la résine extraite des troncs du pin voit sa cote monter sur les marchés. En Europe du Nord notamment, la résine naturelle présente davantage d'attraits que celle dérivée du pétrole ; une fois distillée, elle permet d'obtenir de l'essence de térébenthine ou de la colophane, qui entre dans la composition de nombreux produits cosmétiques, comme par exemple les cires dépilatoires. Autre facteur favorisant cette activité embryonnaire : la production chinoise, jusqu'alors hégémonique, donne des signes d'essoufflement. Le leader espagnol Resinas Naturales, créé en octobre 2010, a vu le jour à Tardelcuende, dans la province de Soria, là où on comptait 94 resineros dans les années 60. Lancée par un ingénieur industriel, l'entreprise naissante connaît une belle ascension - 1 000 tonnes en 2012, contre 4 000 l'an dernier -, presque entièrement dirigée ver