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Libération
Récit

L’Allemagne sème la France même dans l’agriculture

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En misant sur les biocarburants, des fermes géantes et une main-d’œuvre très bon marché, les exportations agricoles outre-Rhin dépassent celles de la France.
Au Salon de l'agriculture, à Paris, en 2012. (Photo Jacky Naegelen. Reuters)
publié le 24 janvier 2014 à 20h06

L’Allemagne dame le pion à la France en matière agricole. Chaque année depuis 2007, l’écart se creuse entre les deux pays malgré des aides inférieures outre-Rhin. En 2013, la République fédérale a affiché un nouveau record de ses exportations agricoles en franchissant la barre des 65 milliards d’euros. Elles ont doublé en dix ans. En ajoutant les techniques agricoles, les ventes à l’étranger de la filière alimentaire ont atteint 71,3 milliards d’euros l’an passé, en hausse de 3,5% derrière les Etats-Unis et les Pays-Bas, mais loin devant l’Hexagone. Mais si les exportations de l’Allemagne sont élevées, ses importations sont également supérieures à celles de la France. La balance commerciale agricole allemande reste déficitaire, à environ 10 milliards d’euros.

Aujourd'hui, l'Allemagne surpasse la France dans le secteur du porc, du lait, de la volaille, des œufs et même des fraises. Le cliché d'un champion industriel qui ferait face à un poids lourd agricole s'effrite. «Les Allemands ont fait voici dix ans ce qu'on commence à vouloir faire en France, explique l'eurodéputé socialiste Eric Andrieu. Ils ont opté pour la diversification de l'activité des exploitations, en misant par exemple sur les biocarburants du temps du gouvernement SPD-Verts, avec une ministre verte à l'Agriculture. Il y avait alors la volonté de développer le revenu des exploitations. Et clairement, le revenu agricole allemand se porte mieux qu'en France.» En inaugurant le Salon de l'agricul