«Découvrez la nouvelle fonctionnalité de recherche olfactive signée Google» : le 1er avril 2013, l'internaute distrait écarquillait les yeux devant son écran à l'annonce de cette énième innovation du géant de l'Internet. Google Nose promettait une «aromathèque de 15 millions d'odeurs», des senteurs de beurre de cacahuète ou d'écorce de pamplemousse à l'odeur de chien mouillé et au parfum de «piles mal installées» (sic). Autant d'essences improbables recueillies par «nos véhicules Google Sense» qui ont «indexé et analysé des millions de mètres cubes d'air», assenait la world company du Net. Un joli hoax en forme de poisson d'avril ! Offrir un nez à nos ordis et nous faire sentir le Web en numérisant les odeurs ? Au début des années 2000, la bible des geeks, Wired, y croyait comme aux tables de la loi de Moore, consacrant au sujet une cover mémorable : «You've got smell !» A l'origine de cette hallu olfactive, la start-up DigiScents promettait de créer des «milliards d'odeurs» en synthétisant une centaine de «senteurs primaires». Et comptait équiper tous les PC de son diffuseur «iSmell» pour nous permettre de surfer en odorama. «Qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le coeur de l'humanité.» Les deux zozos à l'origine du projet avaient sans doute trop lu le Parfum de Suskind. Résultat : 20 millions de dollars levés auprès d'investisseurs enrhumés pour
Éditorial
Google nose
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publié le 26 janvier 2014 à 17h06
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