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enquête

Le Net monte au nez

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Après la vue, l’ouïe, et le toucher, nos machines seront bientôt capables de détecter et diffuser les  odeurs. Autant d’applications dans le Jeu vidéo, l’e-commerce ou la santé...
(Olivia Frémineau)
publié le 26 janvier 2014 à 17h06

«Je ne le sens pas.» «Ça pue.» «Y'a comme une odeur.» Voilà trois expressions françaises qui n'ont pas du tout influencé les concepteurs japonais de Scentee, un diffuseur de fragrances connectable à un smartphone. Commercialisé depuis quelques semaines, le gadget est un petit accessoire rond à brancher sur la prise casque du téléphone, et dans lequel on glisse une capsule. Noix de coco, lavande, curry, fraise, soupe de maïs (!), menthe : une vingtaine de parfums sont disponibles. Se faire réveiller par des e-effluves de café, envoyer à sa chérie un SMS parfumé à la rose, se faire titiller les narines à coup de spray senteur steak quand on est au régime : Scentee permet des acrobaties olfactives dont l'utilité vous paraîtra moyennement fondamentale. Pourtant, les Japonais ne sont pas les seuls à considérer l'odorat comme la nouvelle frontière de l'ère numérique. L'Ophone, imaginé par des chercheurs de Harvard, a suscité admiration, rires ou perplexité l'été dernier lors de sa démonstration au centre d'expérimentation artistique parisien le Laboratoire, puis à Londres en octobre lors d'une conférence du magazine Wired. Ce prototype de téléphone diffuseur d'odeurs a pour ambition de «mieux communiquer nos pensées et nos émotions, et même surmonter les barrières des langages, des cultures et des espèces entre elles». Rien que ça.

Un goût de biscuit

A Berlin, en avril dernier, la Société de l'olfaction numérique, qui se veut très sérieuse, organisait son «prem