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analyse

Paris-Berlin, une idylle à consommer

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Le tournant social-démocrate de Hollande et l’arrivée du SPD dans la coalition au pouvoir en Allemagne annoncent une phase de rapprochement entre les deux puissances européennes.
Pierre Moscovici, entouré des ministres allemands des Finances, Schäuble (à gauche), et de l'Economie et de l'Energie, Sigmar Gabriel, lundi 27 janvier à Bercy. (Photo Charles Platiau. Reuters)
publié le 27 janvier 2014 à 21h26

Entre la France qui droitise sa politique économique et l'Allemagne qui gauchise (un petit peu) la sienne, l'idylle va-t-elle redémarrer ? Cinq semaines après l'intronisation, à Berlin, de la Grosse Koalition, Pierre Moscovici a déroulé hier le tapis rouge à ses homologues d'outre-Rhin, à l'occasion du Conseil économique et financier franco-allemand. Pour le ministre français de l'Economie, la nouveauté est de ne plus être seulement flanqué, sur sa droite, du redoutable grand argentier conservateur Wolfgang Schäuble, mais d'avoir maintenant à ses côtés le social-démocrate Sigmar Gabriel, superministre de l'Economie et de l'Energie.

En venant à Bercy, le président du SPD, dont c'était la première visite officielle en tant que vice-chancelier, donne un signal fort : les sociaux-démocrates ne laisseront pas le monopole de la politique européenne à la CDU d'Angela Merkel. Autre signe de cette occupation du terrain, le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, l'autre poids lourd SPD de la coalition, a piqué à Schäuble son porte-parole, Martin Kotthaus, expert des dossiers financiers, pour en faire le chef de son département européen. En cette année d'élections européennes, socialistes français et sociaux-démocrates allemands défendent en chœur «une Europe de la croissance et de l'emploi», face à l'Europe de l'austérité incarnée par Merkel. Et Moscovici de décliner, hier, les dossiers que Paris et Berlin doivent pousser ensemble : «La croissa