Pour le président UMP de la commission des finances de l'Assemblée nationale, Gilles Carrez, le «pacte de responsabilité» va dans le «bon sens» mais son impact sur l'emploi ne se fera pas sentir avant 2016.
Quel regard portez-vous sur la politique menée par le gouvernement sur l’emploi depuis dix-huit mois ?
Je suis très critique. Les salariés payent aujourd’hui dix-huit mois de reculs et d’atermoiements. L’attitude du gouvernement prouve qu’à son arrivée, il n’avait absolument pas pris la mesure de l’ampleur de la crise financière et de la dégradation de la situation des entreprises. On peut reprocher à la majorité sortante un retard à l’allumage car un clignotant essentiel de l’activité, le solde du commerce extérieur, était passé au rouge sombre depuis quelques années. Néanmoins, en février 2012, la suppression d’une partie des cotisations patronales sur la famille apportait un début de réponse à la perte de compétitivité des entreprises françaises. Or le gouvernement Ayrault n’a rien eu de plus pressé que d’annuler cette mesure. Sa politique de l’emploi s’est résumée à la création d’emplois publics et aidés. Il a fallu attendre le rapport Gallois pour qu’il prenne enfin conscience du problème et tente d’y remédier, avec la mise en place du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE).
Cette réorientation était-elle judicieuse, selon vous ?
Oui. Mais, la technique choisie - un crédit d’impôt au lieu d’un allégement direct de charges - a limité son efficacité. En outre, son financement a été mal pensé : au lieu d’augmenter le taux normal de TVA, qui touche les biens et services importés, le gouvernement a modifié le taux de