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Mais qui est donc ce Peter Hartz qui fait si peur à la gauche ?

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Selon un quotidien allemand, l'ancien conseiller de Gerhard Schröder, connu pour ses réformes du marché du travail, pourrait conseiller François Hollande. L'Elysée dément ce compagnonnage qui indigne les syndicats.
Peter Hartz, le 25 juin 2007, après sa condamnation à deux ans de prison avec sursis pour des faits de corruption commis lorsqu'il était directeur des ressources humaines de Volkswagen (Photo Roland Maguina. AFP)
publié le 28 janvier 2014 à 13h06
(mis à jour le 28 janvier 2014 à 13h13)
Sitôt annoncé, sitôt démenti : Peter Hartz, père des grandes réformes du marché du travail allemand, ne conseillera pas François Hollande. C’est l’Elysée qui l’assure ce matin, réfutant le quotidien Saarbrücker Zeitung. «François Hollande a reçu [Peter Hartz] il y a deux mois à sa demande pour un entretien informel d’une heure, et pour l’inviter à un colloque, a déclaré le conseiller politique du président, Aquilino Morelle. Je démens qu’il soit son conseiller ou soit amené à le devenir.»

Ancien DRH de Volkswagen, Peter Hartz a conseillé le chancelier Gerhard Schröder entre 2002 et 2005, et donné son nom à une série de réformes - dites Hartz I, II, III et IV. Celles-ci ont notamment bouleversé le service public de l'emploi et les règles d'indemnisation des chômeurs allemands. Pour le meilleur et pour le pire, ces réformes sont aujourd'hui au cœur d'un «modèle allemand» observé avec envie par certains responsables français, et très contesté par d'autres.

«Choix courageux»

La rencontre Hollande-Hartz, au fond, n'est guère étonnante. Comme Schröder, le président français est un social-démocrate «pragmatique», confronté à un taux de chômage important et ouvert à des solutions libérales pour le résorber. Lors d'une visite outre-Rhin en mai 2013, il avait d'ailleurs salué les «choix courageux» de Schröder «pour préserver l'emploi et anticiper les mutations industrielles». Dès lors, «qu'on écoute [Peter Hartz], qu'on parle avec lui, qu'on regarde quelle était l'expérience, ça paraît être la moindre des choses», a plaidé le ministre du Travail Michel Sapin sur France Inter, mardi matin.

Parmi les mesures portées par Hartz, figurent la restructuration du service public de l'emploi et le renforcement de la formation professionnelle, sujets qui peuvent intéresser le gouvernement français. Mais ses réformes les plus profo