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Inspection du travail : les comptes de fées de Monsieur Sapin

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Alors que la commission des affaires sociales examine ce mercredi le projet de loi relatif à la formation professionnelle, les inspecteurs du travail se mobilisent contre la réforme Sapin.
. (Illustration Stefano Rossetto)
par Par François Stehly, Pierre Meriaux (inspecteurs du travail), Brigitte Cazon (contrôleur du travail), Jean-Pierre Terrier (directeur-adjoint), tous militants au SNU TEFE FSU.
publié le 29 janvier 2014 à 7h53

Seulement 2 250 agents de contrôle pour 1,8 million d’entreprises en France : l’inspection du travail est un «petit Poucet» face à une mission gigantesque.

Or, ce déséquilibre s'aggrave avec une réforme intégrée au projet de loi relatif à la formation professionnelle. Ce texte, présenté en urgence, avait initialement pour objet de transposer un accord national interprofessionnel sans rapport avec l'inspection du travail.

Malgré une parodie de dialogue social, il n’a reçu le soutien d’aucun syndicat au ministère du Travail. Car la priorité de Michel Sapin ne va pas au renforcement des contrôles, mais au «pilotage» de l’activité des inspecteurs et contrôleurs du travail.

Nouvelle couche hiérarchique

Des directeurs d’unités de contrôle (DUC) vont être mis en place, nouvelle couche hiérarchique entre les directeurs adjoints et les inspecteurs du travail, à raison d’un poste pour 8 à 12 agents. Finies les actuelles sections d’inspection – service de proximité qui regroupe un inspecteur et deux contrôleurs sur un même secteur géographique.

Au final, moins d’agents sur le terrain, car une bonne partie de ces DUC sera prélevée sur le vivier des inspecteurs, et quatre fois plus de managers.

Le tout masqué par un écran de fumée communicante sur le «ministère fort» qui promeut les contrôleurs du travail en inspecteurs. Or, seuls 15% des contrôleurs seront concernés, les autres stagneront dans un