Au début des années 70, John Connally, secrétaire au Trésor américain, affirmait ironiquement : «Le dollar, c'est notre monnaie, mais c'est votre problème.» Ben Bernanke aurait pu faire sienne cette célèbre expression. Mercredi, lors de son dernier comité de politique monétaire, le président sortant de la Banque centrale américaine (FED) aura en effet parlé de (presque) tout : de croissance, de chômage, d'inflation, mais seulement aux Etats-Unis. Rien sur le reste du monde. Pourtant, voilà plusieurs jours que la plupart des banques centrales des pays émergents sont à la manœuvre pour stopper une fuite de dollars et une dépréciation de leur monnaie.
Les Argentins renouent avec les vieux démons, voyant le peso perdre chaque jour de sa valeur face au dollar. Les Turcs viennent de pousser de 7,75% à 12% leur taux d'intérêt de base. Là aussi, dans l'espoir de stopper la dépréciation de la livre. Mais, à la FED, tout semble plaider en faveur d'une sorte de «America First». Pas question de se laisser influencer par les turbulences sur les marchés des changes émergents. Puisque l'Amérique semble sur la voie d'une reprise plus solide (3,7% de croissance au second semestre), la FED a décidé de poursuivre le repli d