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Mory Ducros : une prime pour les départs, mais la reprise déprime

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Dos au mur, les syndicats ont accepté les conditions de départ proposées par Arcole Industries. Les salariés, eux, restent en colère.
Des camions de l'entreprise Mory-Ducros à Saint-Laurent-Blangy le 15 janvier 2014 (Photo Philippe Huguen. AFP)
publié le 30 janvier 2014 à 20h46

Fin de conflit chez le transporteur Mory Ducros. Si le comité d’entreprise s’est prononcé jeudi matin - à titre consultatif - contre l’offre de reprise d’Arcole Industries (qui devrait être validée ce matin par le tribunal de commerce de Pontoise), les syndicats ont néanmoins avalisé les conditions de départ proposées par le repreneur.

Pour les syndicats, la décision relevait d’un choix cornélien : soit ils arrêtaient la lutte, actant de fait la reprise par Arcole, au prix de 3 000 licenciements secs (sur 5 000 salariés), soit ils maintenaient les actions de blocage, au risque d’endosser la responsabilité du naufrage de ce géant de la messagerie, Arcole Industries, principal actionnaire et repreneur présumé, menaçant de jeter l’éponge. Les syndicats ont également subi l’amicale pression d’Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, qui en avait fait une affaire d’Etat.

Défiance. Ces signatures, obtenues grâce à un coup de pouce à la prime supra-légale (9 000 euros par salarié, contre 7 000 euros initialement prévus), ne semblent pourtant pas avoir réglé le cœur du conflit. En interne, la colère reste vive et la défiance vis-à-vis de la direction pourrait même aller en s'accentuant, comme le rapportent de nombreux grévistes. «Les gars n'ont plus aucune confiance en leur boîte, estime Eric Jahier, délégué CFDT du site d'Ormes (Loiret). Quand on a eu la liste des postes supprimés, ceux qui restaient faisaient la gue