Les syndicats italiens ont refait les comptes : il s’agit bien d’une baisse de 40% des rémunérations que la société suédoise d’électroménager Electrolux exige de ses salariés dans la péninsule. Faute de quoi, l’un des quatre sites de production de la Botte (sans doute celui de Porcia, dans le Frioul) sera fermé et les chaînes de montage transférées en Pologne.
Le chantage a provoqué la mobilisation immédiate des 5 700 employés et l'indignation dans le pays. «Ils veulent que nous continuions à travailler à des rythmes dignes des Temps modernes avec une réduction du salaire horaire de trois euros sur dix, s'est insurgé le délégué syndical de la Fiom, syndicat de la métallurgie, Augustin Breda. En supprimant en plus les primes pour le travail les jours fériés, les primes d'ancienneté, mais surtout en réduisant la durée de travail à trente heures hebdomadaires, nous passerons en moyenne de 1 350 à 850 euros mensuels.» La direction conteste le calcul des syndicats, affirmant que la réduction prévue n'est que de trois euros de l'heure. L'administrateur délégué, Ernesto Ferrario, a en tout cas insisté : «Cela ne m'intéresse pas de savoir comment le coût du travail sera baissé mais, de toutes les façons, il faut que cela se fasse.» Et de menacer : «Le coût du travail est quatre fois moins élevé en Pologne», où Electrolux a déjà une usine. Le ministre pour le Développement économique, Flavio Zanonato, a réuni la semaine dernière les parties