SFR et Bouygues font réseau commun. Après six mois de négociations, ils ont expliqué hier comment ils allaient conjuguer leurs forces. Leur Yalta (à SFR le Nord et l’Est, à Bouygues Telecom, le Centre et le Grand Ouest…) colorie le pays en bleu, couleur de Bouygues, et rouge, celle de SFR. Dans ces zones, couvrant 57% de la population (et 80% du territoire) et qui excluent les cœurs de ville, chaque acteur choisira les sites, les équipements et sera responsable de leur bon fonctionnement. Seules les bandes de fréquences resteront l’apanage de chacun. C’est le minimum pour que chaque opérateur conserve la maîtrise de ses offres et de ses débits.
Le premier résultat est une réduction drastique du nombre de sites. Il n'en restera plus que 10 500, soit 7 000 de moins qu'aujourd'hui. En présentant leur plan de mutualisation, Jean-Yves Charlier, le PDG de SFR, et Olivier Roussat, son alter ego chez Bouygues Telecom, ont expliqué que «ce type d'accords permet de réduire les investissements de 20% à 25%». Mais les économies seront surtout sensibles à terme. Au début, le démontage des sites en surnombre et la récupération des équipements vont coûter cher. Et prendre du temps : «Il faudra attendre 2018 pour que le réseau soit entièrement mutualisé.»
Que vont faire les opérateurs des marges dégagées ? «Les économies seront réinvesties dans le mobile et dans la qualité des services», ont-ils promis. La manne permettra d'aller plus vite et de frapper plus fort. C