Avec une perte d’environ 1,4 million d’euros par jour, Alitalia avait un besoin urgent d’argent frais. C’est en partie chose faite avec un nouveau prêt de 165 millions d’euros accordé lundi soir par quatre banques italiennes, et qui fait suite à une augmentation de capital de 300 millions d’euros effectuée il y a deux mois. A court terme, le spectre d’appareils de la compagnie italienne cloués au sol est donc écarté.
Et cela, même si Air France-KLM, qui était encore l'an dernier le principal actionnaire du groupe avec 25% des parts, a préféré se retirer partiellement de l'affaire, refusant de souscrire à l'augmentation de capital. La part du groupe franco-néerlandais est tombée à 7%. A Rome, on suspecte Air France-KLM d'avoir voulu laisser pourrir la situation, pour ensuite revenir dans la partie en imposant ses conditions, à savoir une révision du plan industriel et la suppression de milliers d'emplois. Mais, plutôt que de céder à cette hypothèse, Alitalia a cherché un chevalier blanc. Celui-ci pourrait bien au final parler arabe. Les négociations avec la compagnie Etihad sont en effet bien avancées. Les deux entreprises se sont données trente jours pour signer un accord. Etihad pourrait verser 350 millions d'euros pour prendre le contrôle du groupe avec 49,9% du capital. «Non aux Français, oui aux Arabes», résumait hier le quotidien Il Sole 24 Ore, rappelant qu'en 2008 les noces avec Air France-KLM avaient été repoussées au nom de la défense de «l'italiani