Un nouvel homme fort de la sarkozie se retrouve mis en cause par la justice. François Pérol, président du directoire du groupe Banque populaire-Caisses d’épargne (BPCE), a été mis en examen jeudi pour prise illégale d’intérêts par le juge d’instruction Roger Le Loire. Le magistrat enquête sur la nomination très controversée de Pérol à la tête du groupe bancaire en 2009, alors qu’il était secrétaire général adjoint de l’Elysée.
Comment l’affaire a-t-elle démarré ?
En février 2009, François Pérol, conseiller économique du chef de l'Etat, est parachuté à la tête de BPCE. Ce pantouflage avait fait scandale, car Pérol avait suivi à l'Elysée les négociations sur la fusion entre les Caisses d'épargne et la Banque populaire, qui avaient abouti quelques semaines plus tôt. La presse avait même relaté un «ultimatum» de l'Elysée pour accélérer le rapprochement entre les deux banques. Or, la loi interdit à tout fonctionnaire de travailler pour une entreprise qu'il a surveillée dans les trois années précédentes. De plus, contrairement à ce qu'avait affirmé Nicolas Sarkozy à l'époque, Pérol n'avait pas saisi la Commission de déontologie de la fonction publique, dont l'avis est normalement obligatoire. Son président, Olivier Fouquet, avait accepté de donner un avis favorable à l'Elysée, mais de manière informelle et à titre personnel. Pour protester contre cette grave atteinte à «l'honneur» de la Commission, deux de ses membres avaient démissionné.