Encore un peu de toile à installer et bientôt, cinq grandes serres toutes neuves seront prêtes à accueillir leurs premiers semis. Mais aussi leurs premiers semeurs. Dans quelques semaines en effet, trois néomaraîchers s'installeront sur les trois hectares de ce grand champ situé à Saint-Herblain, dans la banlieue nord-ouest de Nantes. Sur cet «espace tests permanent», ils pourront mettre à l'épreuve pendant un, deux, voire trois ans leur habileté à maraîcher - et à vivre de leur production - sans risquer leur chemise. Comme n'importe quel créateur de start-up intégrant une couveuse d'activités, ils pourront, à l'issue de ce test, soit se raviser, soit s'installer et voler de leurs propres ailes. Car pourquoi entreprendre en agriculture serait-il différent d'entreprendre tout court ?
Parrainage du «couvé»
Telle est bien la philosophie qui soutient les initiateurs des espaces tests agricoles, qui se multiplient un peu partout dans l’Hexagone : le premier, le Germoir, est né à la toute fin des années 2000 dans le Nord-Pas-de-Calais. Suivi, dans le désordre, par SAS Graines à Pau, le Champ des possibles en Seine-et-Marne, les Prés d’Amont à Blois, Terracoopa à Montpellier, les Semeurs du possible en Bourgogne, etc. Au total, la France compte une quinzaine d’espaces tests en fonctionnement, et une soixantaine en projet, soutenus par des structures diverses : collectivités locales, lycées agricoles, mouvement agricole, Terre de liens, Amap, etc. La Ciap 44, une coopérative d’installation en agr