L’étau se resserre autour d’Alstom, qui continue à démentir les accusations de corruption. Pour décrocher des marchés publics dans l’énergie et les transports en commun, le groupe français aurait versé des pots-de-vin à des responsables politiques et des fonctionnaires au Brésil, où il réalise près de 5% de son chiffre d’affaires. L’épicentre de ce dossier est l’Etat de São Paulo, gouverné depuis 1995 par le Parti de la social-démocratie brésilienne, principal adversaire de la gauche au pouvoir central.
Le Brésil a commencé à enquêter en 2008, dans la foulée des autorités suisses et françaises. Le 31 janvier, douze personnes ont été mises en examen, dont deux ex-dirigeants de l’entreprise publique d’électricité de São Paulo, deux ex-directeurs d’Alstom et un de son ancienne filiale Cegelec, Thierry Lopez de Arias, Daniel Huet et Jonio Foigel. En cause, un contrat de 55 millions d’euros, passé de gré à gré en 1990, pour l’équipement de centrales électriques. Le groupe français, désireux d’éviter l’appel d’offres, aurait distribué 7 millions d’euros de dessous-de-table via des sociétés offshore, détenant des comptes en Suisse et au Luxembourg. Officiellement, Alstom rémunérait des services de conseil.
Entendu en 2008 par le juge d'instruction français Renaud van Ruymbeke, un ancien directeur avait reconnu le paiement de «commissions» de l'ordre de 15% de la valeur du contrat. Des pots-de-vin auraient été versés dans l'Etat brésilien du Santa Catarina, en 1999, mais aussi au Vene