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Libération

Tous clients et tous vendeurs

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publié le 10 février 2014 à 17h06

Naguère, la seule chose que vous pouviez vendre, c’était votre temps. Pour la plupart d’entre nous, les salaires tirés du travail étaient la seule source de revenu. C’était avant les bouleversements induits par les nouvelles technologies de l’information : aujourd’hui, grâce à eBay, vous revendez discrètement des objets qu’on vous a offerts ; grâce à Airbnb, vous louez votre appartement lorsque vous partez en vacances ; grâce à Ouicar, vous louez votre voiture… des formes originales de partage s’établissent.

Car il est vrai que chacun de nous possède de nombreux biens durables, sans pour autant les utiliser tout le temps ; les plateformes d’échange offrent la possibilité d’identifier un autre usager qui pourrait profiter des moments où ces biens sont disponibles. Les modes d’échange eux-mêmes s’ouvrent sur de nouvelles formes, parfois de troc (maison à Nantes contre appartement à Florence), tout en restant le plus souvent monétaires. Les frontières entre les professionnels et les amateurs sont de plus en plus brouillées et ces échanges, malgré la valeur ajoutée qu’ils génèrent, échappent souvent à tout prélèvement social ou fiscal.

Une nouvelle étape dans l’extension du domaine de la vente vient d’être franchie par Uber. Là encore, s’agit-il de partage, ou s’agit-il d’un service vendu contre paiement ? Pas clair.

Uber, vous connaissez peut-être : c’est l’un des opérateurs, tels Snapcar ou Club chauffeur, qui permettent de mettre en relation des chauffeurs professionnels exerçan