Eurodéputé Europe Ecologie-les Verts, José Bové revient, pour Libération, sur l'autorisation prochaine d'un nouvel OGM dans l'UE.
Le maïs transgénique TC1507 devrait être autorisé par la Commission dans l’UE malgré l’opposition de 19 pays, du Parlement européen, et de la majorité des citoyens européens…
On est dans un système invraisemblable. La Cour de justice européenne avait, c’est vrai, fustigé le 26 septembre la Commission pour sa lenteur à statuer sur ce maïs transgénique. Elle n’a pas dit qu’il fallait l’autoriser, juste qu’il fallait donner une réponse. Mais, en dépit des doutes formulés par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Aesa), la Commission a décidé de passer en force. Or, elle savait très bien qu’il fallait une majorité qualifiée pour qu’une autorisation de culture soit retoquée…
Est-ce une première ?
C’est la première fois que 19 pays sur 28 se prononcent contre une autorisation d’OGM ; quatre s’abstenant (dont l’Allemagne). Et sur 5 Etats qui se sont dits favorables (Croatie, Royaume-Uni, Espagne, Estonie et Suède), un seul cultive les OGM ! L’Espagne !
La Commission veut-elle donner des gages sur les normes sanitaires dans la négociation en cours sur l’accord de partenariat transatlantique avec les Etats-Unis ?
Exactement. Elle ne veut pas faire de clash sur les OGM. Depuis 2010, elle avait tenté de mettre en place un nouveau processus d'autorisation, plus allégé, moins contraignant. Tout en laissant aux Etats la possibilité «pour des questions environnementales ou socio-économiques», de refuser. Sauf que primo, les frontières entre pays n'empêchent pas la pollinisation des OGM. Deuzio, la «concurrence libre et non faussée» n'existe pas entre deux agriculteurs bio, selon que l'on cultive, ou pas, des OGM dans son pays. Tertio, un tel refus peut être dénoncé à l'Organisation mondial