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EcoFuturdossier
publié le 16 février 2014 à 18h46

«Agroécologie»… Mi-janvier à l'Assemblée, on entendait ricaner le chœur des députés UMP au simple énoncé de ce mot mis au centre du projet de loi d'avenir de l'agriculture par Stéphane Le Foll. Encore un truc de bobos parisiens abonnés à Biocoop et à Libération (forcément), coupés du monde paysan et ignorant tout des lois de l'économie, clamaient en substance ces élus se réclamant du «pays réel» (et surtout très proches de la tête de la FNSEA). L'agroécologie «s'enferme dans un concept environnemental […] catastrophique pour le développement», «c'est le renoncement complet à une vocation économique de notre agriculture», tonnait le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, lui-même ancien éleveur. Encore plus caricatural, son collègue Nicolas Dhuicq parlait carrément du retour «à un système d'exploitation post-néolithique» et «à l'âge d'or idéal d'avant l'apparition de la chimie». Du grand n'importe quoi. Le député de l'Aube aurait-il fumé trop de chanvre industriel - pourtant garanti sans THC - dont son département, l'Aube, est gros producteur ? Promouvoir enfin l'agroécologie, c'est au contraire défendre l'idée d'une agriculture durable, plus respectueuse du territoire et surtout de la santé du consommateur. Certes produire «autant, mais avec moins et mieux» en éliminant engrais, pesticides et antiobiotiques vétérinaires, nécessitera une remise en cause, partielle, de notre modèle agro-industriel. Mais la