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Libération

Harcèlement moral : des pompiers normands obtiennent justice

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publié le 16 février 2014 à 20h16

C'est une première victoire pour les pompiers de Bolbec (Normandie). Ils ont été harcelés moralement par un supérieur pendant plusieurs années, de 2001 à 2008. Un arrêt de la Cour de cassation leur a donné raison le 28 janvier. «Nous sommes heureux de cette décision. C'est une satisfaction et un soulagement pour mes clients», a expliqué Me François Bleykasten, leur avocat.

Un pompier s'est pendu en 2001, laissant deux lettres évoquant les pressions subies par le chef de centre. Un autre a fait une tentative de suicide en 2003. N'en tenant pas compte, son chef avait demandé de le biper toutes les heures alors qu'il était à l'hôpital. Et des convocations étaient envoyées dans sa boîte aux lettres alors qu'il était en arrêt de travail. «On lui reprochait des choses qu'on ne lui avait pas demandé de faire», raconte Renaud Blanc. Ce pompier volontaire, sous-officier, a dénoncé les pressions exercées par le chef de centre, qui «espionnait les gens dans leur vie privée», exerçait une «surveillance» et un «contrôle total» des emplois du temps, humiliait et insultait ses subalternes. «On était dans une dictature interne», constate un pompier. Sous son règne, 14 soldats du feu se sont mis en indisponibilité. Du coup, la hiérarchie a mis le chef de centre sous tutorat, avec l'envoi d'un autre gradé pour constater les faits. Sans effet. «Dès que le tutorat se terminait, le harcèlement repartait de plus