Il paraît que nous sommes au XXIe siècle. Que l'heure est au changement de modèle. En agriculture, le mot-clé du moment, c'est «agroécologie». Surtout depuis que le ministre Stéphane Le Foll en a fait son mantra, fin 2012, et l'axe central de son «projet de loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt», qui sera débattu en avril au Sénat après avoir été adopté en première lecture par les députés le 14 janvier.
L'agroécologie, kézaco ? Le projet de loi la définit comme «un système de production privilégiant l'autonomie des exploitations agricoles et l'amélioration de leur compétitivité, en diminuant la consommation d'énergie, d'eau, d'engrais, de produits phytopharmaceutiques et de médicaments vétérinaires». En clair, l'idée est de produire autant, mais avec moins et mieux. En réconciliant économie et écologie. Après cinquante ans de productivisme dopé à la pétrochimie, l'urgence est là. Pesticides, engrais et énergie, de plus en plus chers, plombent les comptes des agriculteurs. Comme le soja OGM importé du Brésil ou des Etats-Unis pour nourrir le bétail. Les sols sont appauvris, les rendements stagnent, voire baissent, malgré les améliorations génétiques. L'eau est polluée. Les cris d'alarme de médecins sur la dangerosité des pesticides pour la santé humaine se succèdent. Bref, il faut inciter à «produire autrement», dit le ministre. Qui veut s'appuyer sur de nombreuses expériences déjà menées sur le terrain. Au-delà de l'