«Là où croît la philosophie, là croît ce qui sauve» : Platon et Hannah Arendt au secours de la cause antinucléaire ? C'est le propos original (1) de Jean-Jacques Delfour pour qui «la situation de l'humanité sous les machines nucléaires est une crise radicale qui regarde chacun d'entre nous». Envers et contre le monopole du savoir nucléocratique et le «magisme» de «la jouissance technoscientifique», le philosophe défend le droit moral du citoyen «cerné et concerné» par l'atome à en faire l'analyse critique.
Et pour cause, «le nucléaire est une transformation civilisationnelle» qui a changé à tout jamais la condition humaine. Bombes, réacteurs, usines d'enrichissement d'uranium et de retraitement de déchets… Nous vivons désormais parmi les «êtres nucléaires radioactifs». Ces milliards de particules, isotopes et radioéléments générés par les machines que nous avons érigées au nom du progrès émettent des rayonnements par essence mortifères pour le vivant. Et sont infiniment supérieures aux pauvres mortels que nous sommes. Car les plus puissants de ces «êtres nucléaires» vivent dans «l'éternité» : 4 millions d'années pour l'uranium 238… Nous aurons beau les stocker, vitrifier, dissimuler, ces immortels nous survivrons jusqu'à la nuit des temps. En attendant, leur présent suspendu est une épée de Damoclès de chaque instant car «le risque zéro n'existe pas», assène Delfour. Alors, que faire qua