Ils ont l'âge du Christ sur la croix et se ressemblent comme des jumeaux. Coupe courte, une pointe de gel, tenue sportswear chic, bonne humeur et esprit vif. Laurent Guironnet et Aurélien Ravit ne sont pas frères mais agriculteurs à Albon (Drôme). Ils cultivent maïs, soja, blé, tournesol. Sauf que Laurent fait du bio, tandis qu'Aurélien s'autorise engrais et pesticides. Se détestent-ils ? Non. Ils font équipe. Durant l'été 2012, ils ont monté le groupement d'intérêt économique (GIE) Agribiotech avec quatre autres agriculteurs, dont trois en bio, sur 550 hectares. «Je voulais que mes enfants puissent continuer à boire l'eau d'ici. Il fallait que je change mes pratiques», raconte Aurélien.
Pionniers. Ce 6 février, il accueille dans son hangar le député (PS) de la Dordogne Germinal Peiro (rapporteur du projet de loi agricole discuté au Parlement), des fonctionnaires du ministère de l'Agriculture et des journalistes. Objectif de ce voyage organisé par l'Association française des journalistes agricoles : rencontrer des «pionniers» qui ont devancé la création des futurs GIE «environnementaux» (GIEE) présentés par le ministère comme un des outils phares de la «révolution agro-écologique» et qui permettront de bénéficier d'aides préférentielles. Le déclic qui a «sensibilisé» Aurélien : les taux élevés d'herbicides et de pesticides relevés dans le captage d'eau potable tout proche. «J'ai choisi de m'associer avec des