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Libération
EDITORIAL

Giron

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publié le 17 février 2014 à 21h36

Il est bien loin, le temps où la simple évocation par Arnaud Montebourg d'une prise de participation transitoire de l'Etat dans le site de Florange suscitait des hauts cris en France, le Medef s'insurgeant contre cette menace «scandaleuse» de nationalisation. Bien loin aussi celui où le même Montebourg - il était alors très agité - se voyait clouer au pilori pour avoir fait capoter l'entrée de l'américain Yahoo au capital du site Dailymotion afin de maintenir ce dernier dans le giron français. L'Etat doit officialiser aujourd'hui son entrée dans le capital de PSA à hauteur de 14% - à niveau égal avec le chinois Dongfeng et la famille Peugeot - et, bizarrement, personne ne s'émeut. Surtout pas le Medef, qui préfère ne pas s'attarder sur les errements des Peugeot, une famille qui n'a pas su parler d'une même voix et qui a trop souvent préféré mettre les dividendes du groupe automobile dans sa poche plutôt que de les réinvestir dans l'entreprise.

Le gouvernement a, et c'est tant mieux (pour une fois qu'un début de politique industrielle s'esquisse), tiré les enseignements de ses maladresses passées : d'accord pour sécuriser le capital d'entreprises stratégiques, mais plus question de traiter ces sujets sur la place publique, meilleur moyen de les transformer en affaires politiques. D'autant que le timing ne s'y prête guère. Difficile pour Hollande de vanter aux investisseurs étrangers une France «ouverte au monde» (lire page 16) quand, dans le même tem