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analyse

Zone euro : en France aussi, ça manifeste pour la démocratie

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Plusieurs appels signés par des chercheurs, des politiques et des économistes français proposent de profondes réformes des institutions communautaires, en écho à un débat ouvert en Allemagne.
Les divers manifestes ont tous la Commission européenne dans leur viseur. (Photo John Thys. AFP)
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 17 février 2014 à 23h53
(mis à jour le 18 février 2014 à 9h17)

La crise de la zone euro, du moins celle de la dette publique, est derrière nous, comme le montre le calme qui règne sur les marchés depuis un an et demi. Pour autant, l'économie de la zone euro est loin d'être rétablie et, surtout, la gestion désordonnée de la crise par les Etats a eu un coût démesuré. Elle a engendré une défiance sans précédent à l'égard du projet européen, désormais assimilé à l'austérité et à la technocratie postdémocratique symbolisée par la Troïka (commission, FMI, BCE). Il faut beaucoup d'optimisme pour proclamer, comme le fait Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen des chefs d'État et de gouvernement, «l'euro est sauvé, l'Europe continue» (1). Car, on voit mal la construction communautaire se poursuivre très longtemps sans l'adhésion des citoyens.

L’Allemagne en a pris conscience depuis longtemps, y compris au niveau politique, comme le montre la volonté de la Chancelière, Angela Merkel, de modifier les traités européens afin d’améliorer le fonctionnement de la zone euro. En France, en revanche, le débat est sous l’étouffoir, car jugé trop explosif. Les politiques estiment que parler d’Europe ne peut que faire le jeu du Front national alors même qu’il est donné en tête des élections européennes de mai prochain…

Saut intégrateur

Il n'est donc pas anodin que plusieurs initiatives lancées par des intellectuels français voient le jour en même temps pour dénoncer «la résignation qui tétanise actuellement notre pays». Elles réclament un saut in