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Libération

Les introuvables contreparties du pacte de responsabilité

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publié le 17 février 2014 à 17h06

Le débat sur le «pacte de responsabilité», proposé par François Hollande, se concentre sur la question des contreparties. En échange d'un allègement de cotisations sociales d'une trentaine de milliards, le gouvernement souhaiterait que le patronat prenne des engagements «clairs précis et mesurables» en matière d'emploi et d'investissement. Mais le Medef, par la voix de son président, Pierre Gattaz, regimbe.

Pourtant, à en croire les estimations qui circulent dans les médias, l’affaire semble entendue : toutes les études réalisées en France comme à l’étranger montreraient que des baisses de cotisations sur les salaires sont favorables à l’emploi. On entend ainsi des prévisions des plus optimistes prévoyant un effet positif de l’allègement des cotisations patronales de l’ordre de 1,2 million voire 1,5 million d’emplois ! Avec ça, l’inversion de la courbe du chômage est garantie.

On peut toutefois avoir quelques doutes sur la fiabilité de ces derniers chiffres. L’estimation des conséquences sur l’emploi des exonérations de contributions sociales, lesquelles sont, depuis vingt ans, devenues le principal pilier de la politique de l’emploi, ne livre pas toujours des conclusions aussi optimistes. L’effet sur l’emploi de telles mesures s’apprécie souvent par l’élasticité de l’emploi à la baisse du coût du travail : pour une baisse de l’ordre de 5% de ce coût, qui correspond aux allègements de cotisation du pacte de responsabilité, et une élasticité moyenne couramment retenue