C'est une date historique pour les Peugeot. Aujourd'hui, à l'occasion de la signature du protocole d'accord pour une prise de participation de l'Etat français et du chinois Dongfeng dans PSA, la famille va perdre, pour la seconde fois depuis 1931, le contrôle du groupe automobile. Un bouleversement, deux siècles après la création de la première fabrique familiale dans le Doubs. Fini les 25% du capital, les quatre sièges au conseil de surveillance pour les cousins, et les droits de vote priviliégiés (38%). Exit Thierry Peugeot de la présidence, la famille ne détiendra plus que 14% du capital et devrait occuper deux sièges sur les douze que comptera le conseil. «Ils ont choisi ce cadre a minima pour éviter qu'il y ait plus de représentants des salariés que de la famille Peugeot», explique une source proche du dossier.
Depuis des semaines, les cousins Thierry et Robert, qui siègent au conseil de surveillance, s'écharpent publiquement sur le projet de recapitalisation. D'un côté, Robert, 63 ans, centralien, chasseur et ancien collectionneur de Ferrari, défend la prise de participation. C'est lui qui dirige la société foncière financière et de participation (FFP, qui gère les actifs de la famille) depuis 2002, avec l'objectif de diversifier les participations (Seb, Zodiac, Ipsos), quitte à se désengager de PSA… De l'autre, Thierry, 57 ans, diplômé de l'Essec et ex-directeur de Peugeot au Brésil, voit l'entreprise comme un «héritage de son grand-père à protéger».