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Centrales de secours : EDF peu regardante ?

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Nucléaire . L’expertise judiciaire commandée par un candidat pointe les lacunes d’un appel d’offres.
publié le 19 février 2014 à 21h36

EDF est-elle en train de sacrifier la sécurité de ses centrales nucléaires sur l’autel de la rentabilité ? Dans l’actuel appel d’offres portant sur le marché des centrales dites d’«ultime secours» - qui permettent de refroidir les circuits en cas d’incident -, les critères financiers, dans la décision finale, pèsent pour 92%, contre 8% pour les critères techniques… C’est ce qu’il ressort d’une expertise judiciaire commandée par un candidat éconduit, le français Alstom, associé à l’allemand MAN. Le tribunal de Nanterre doit statuer aujourd’hui sur leur référé.

Ces centrales fonctionnent au diesel et sont censées résister aux conditions extrêmes. Leur renouvellement (entre 2014 et 2018) provient des normes de sécurité édictées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) après la catastrophe de Fukushima.

Selon le rapport, rédigé par un expert judiciaire (ingénieur en génie atomique) et que Libération a pu consulter, seul le moteur de MAN (qui équipait jusqu'à présent la quasi-totalité des 58 centrales françaises) répondrait aux exigences de puissance du cahier des charges : 3 500 kWe (kilowatt électrique). Ceux proposés officiellement par le belge ABC, en tandem avec Eiffage, et l'américain Fairbanks, en tandem avec Westinghouse, tout en affichant officiellement la puissance requise (3 800 et 3 600 kWe), passeraient en dessous du seuil exigé en cas de conditions extrêmes. Ils seraient donc «notablement sous-dimensionnés».

EDF s'abstient de «tout commentaire»