Ancien vice-président d’Attac France, membre du Conseil international du Forum social mondial, Gustave Massiah revient sur la crise que traverse le secteur associatif.
Que vous inspire la crise actuelle ?
Dans cette austérité généralisée, les associations sont plus fragiles et plus touchées encore que les entreprises. Le secteur associatif est une forme intermédiaire entre le public et le privé : confronté aux logiques dominantes de notre société, il se retrouve soumis à de fortes contradictions qui ne sont que le reflet de celles de la société en général.
Lesquelles ?
Les associations sont par exemple confrontées au besoin d’efficacité et la réponse qu’elles apportent est souvent la professionnalisation. C’est une première contradiction.
N’est-ce pas souhaitable ?
Il semble en tout cas que cela soit nécessaire. Les associations sont écartelées entre leurs objectifs et le fait qu’elles se retrouvent en concurrence avec des entreprises. La professionnalisation correspond à une logique dominante, incarnée par le modèle des entreprises : salariat et hiérarchie. Ce qui, au sein du secteur associatif, induit des tensions entre bénévoles, employés, donateurs… Il faudrait inventer d’autres formes de professionnalisation en s’inspirant de ce qui se fait dans l’économie sociale et solidaire avec les mutuelles ou les coopératives. L’enjeu, pour le mouvement associatif, c’est de toucher plus de monde et de voir plus large. Dans la santé ou le logement par exemple, les associations cherchent à prendre en compte l’ensemble des publics confrontés aux problèmes qu’ell