«On fait l'entretien par Skype, c'est plus simple.» René Trégouët, ancien sénateur du Rhône, vit avec son temps. Il trouverait presque dommage que la télé holographique ne soit pas encore au point. A 74 ans, il n'a pas délaissé sa marotte de prospectiviste, adepte des nouvelles technologies. «Toujours travailler sur le futur, le présent ne m'intéresse pas tellement.» Dans un des derniers éditos de RTFlash, la lettre qu'il a créée en 1998, l'éditorialiste s'enthousiasme pour les nouvelles générations de robots, ceux du projet Asimov d'Airbus, des «cobots», alias robots collaboratifs…
A quand remonte, chez ce Breton originaire du Roc-Saint-André mais lyonnais d'adoption, cette vocation pour le futur ? Ancien directeur de recherche et ex-chef d'entreprise, il a toujours été passionné par l'innovation. A l'été 1970, dans le Pottu, un journal local, il imagine déjà l'avenir de l'informatique, avec l'arrivée du micro-ordinateur. «Ce mot d'"ordinateur" semble encore un peu magique et même un peu étranger à beaucoup d'entre nous […], écrivait-il alors. Dans quelques années inexorablement, cette machine arrivera sous sa forme terminale sur nos bureaux, dans nos magasins, dans nos ateliers et même dans nos fermes.» Loin de s'en tenir aux discours, l'homme montre un esprit pragmatique : la prospective peut se mettre au service du réel.
C'est ainsi que le vice-président du conseil général du Rhône joue un acte majeur en 1989. «J'ai fait le pari de c