John Diaz passe son temps à chercher les médicaments dont sa mère a besoin : «Je fais plusieurs pharmacies par jour dans Caracas pour trouver du Glucofage, elle a du diabète.» Au Venezuela, la pénurie ne touche pas seulement le papier toilette et les aliments : selon la Fédération pharmaceutique vénézuélienne, il manquerait entre 40% et 60% des médicaments, en premier lieu desquels les traitements contre la tension et le diabète. «Quand les patients en trouvent, ils veulent embarquer tout le stock», précise Luis Miguel Garcia, président du Collège pharmaceutique de Caracas. Pour éviter les flux et reflux de queues qui évoluent au rythme des derniers arrivages, certains pharmaciens ont pris l'initiative de prévenir les patients à l'avance.
A court de devises dans un système de contrôle de change fixe, l'Etat socialiste est désormais incapable de fournir aux entreprises de santé tous les dollars dont elles ont besoin pour acheter leurs marchandises à l'étranger. Or, d'après Angel Marquez, vice-président de la chambre d'industrie pharmaceutique, 70% des médicaments disponibles en pharmacie sont achetés sur les marchés internationaux. «Les 30% restants sont produits au Venezuela, mais les dérivés nécessaires à leur fabrication n'arrivent pas non plus», dénonce-t-il. Bien que l'attribution de dollars au secteur de la santé soit considérée comme prioritaire par le gouvernement, les complications administratives amplifient le problème. «Le ministère de