Menu
Libération
analyse

Austère et autoritaire, la troïka prend cher

Article réservé aux abonnés
Un rapport du Parlement européen dénonce les politiques imposées par Commission, la BCE et le FMI depuis 2010.
Des manifestants anti-austérité, lundi à Athènes. (Photo Angelos Tzortzinis. AFP)
publié le 25 février 2014 à 20h46

Si les gouvernements avaient voulu inventer la machine à détruire l’idée européenne, ils pouvaient difficilement faire mieux que la troïka. Celle-ci, créée en mars 2010 afin de répondre à la crise grecque, est devenue depuis le symbole de l’austérité et de la dérive antidémocratique de l’Union. Composée de fonctionnaires de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI), elle a imposé aux Etats de la zone euro en difficulté (Grèce, Irlande, Portugal et Chypre) des politiques économiques et budgétaires violentes qui n’ont été validées par aucune instance démocratiquement élue au niveau européen.

Miel. Rien d'étonnant, dès lors, que le Parlement européen, tous groupes politiques confondus, ait décidé d'enquêter sur le fonctionnement de la troïka. Les conclusions, particulièrement dures, du rapport rédigé par le conservateur autrichien Othmar Karas et le socialiste français Liêm Hoang-Ngoc (lire ci-contre) ont été adoptées lundi par la commission des affaires économiques et monétaires (31 voix contre 10, notamment la CDU allemande, et 2 abstentions), alors même que la troïka débarquait à nouveau en Grèce pour passer au crible ses comptes publics et vérifier que les réformes promises sont mises en œuvre. Ce rapport d'enquête sera adopté lors de la plénière de mars.

Ce n’est pas la première fois que l’Europarlement s’inquiète de la dérive autoritaire et «austéritère» de la zon