Prolonger la durée de vie des centrales nucléaires françaises au-delà de la limite des 40 ans pourrait coûter cher. Très cher. Plus de quatre fois plus qu'envisagé par EDF. Sauf à s'asseoir sur les critères de sûreté en vigueur en France. Voici la principale conclusion d'un rapport de 171 pages sur «l'échéance des 40 ans pour le parc nucléaire français» commandé par Greenpeace au cabinet Wise-Paris (proche du mouvement antinucléaire), rendu public mardi.
Le sujet est brûlant. Car 80% du parc nucléaire est entré en service entre 1977 et 1987. Et soufflera donc ses 40 bougies entre 2017 et 2027. Or la réglementation exige qu'au-delà de cet âge, les réacteurs soient mis à la retraite. Et l'autorisation de les prolonger au-delà «n'est pas acquise», martèle régulièrement Pierre-Franck Chevet, le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui doit émettre un premier avis sur la question l'année prochaine (l'avis définitif est attendu pour 2018 ou 2019).
Extension. EDF, de son côté, pousse depuis plusieurs années pour une extension de la durée de vie des centrales jusqu'à 50, voire 60, ans. Dans le cadre de son plan de «grand carénage» à partir de 2015, l'opérateur prévoit de mener pour 55 milliards d'euros de travaux de maintenance sur ses 58 réacteurs français (pour 19 centrales) à l'horizon 2025. Soit un peu moins d'un milliard d'euros par réacteur. En 2008, EDF tablait sur 400 millions…
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