L'économiste Liêm Hoang-Ngoc est corapporteur (PS), avec le conservateur autrichien Othmar Karas, du rapport d'enquête du Parlement européen «sur le rôle et les activités de la troïka dans les pays sous programme de la zone euro».
La troïka ne trouve grâce ni aux yeux des conservateurs ni à ceux des socialistes ?
Et même plus largement ! Tous les groupes politiques qui pensent qu’il faut aller plus loin dans l’union politique demandent que les mécanismes d’assistance financière dans la zone euro fonctionnent démocratiquement, ce qui implique un contrôle du Parlementeuropéen. Cela n’est pas le cas. Est-il normal que des gouvernements soient contraints de négocier leur politique économique avec des fonctionnaires ? Est-il acceptable que la BCE se mêle de politique budgétaire alors que ce n’est pas sa mission ? Pouvait-elle imposer sans débat un plan de sauvetage des banques irlandaises préservant les intérêts des détenteurs seniors d’obligations et pesant sur le contribuable ? Est-il légitime que le Parlement n’ait aucun pouvoir de contrôle sur la troïka, l’Eurogroupe ou les politiques recommandées ?
Cette délibération démocratique n’existe-elle pas, puisque la troïka négocie avec des gouvernements légitimes, que ses recommandations sont adoptées par l’Eurogroupe et que, in fine, les Parlements nationaux les ratifient ?
L’Eurogroupe n’est soumis à aucun contrôle parlementaire et il n’y a pas de vraies discussions, en son sein, sur les mesures que propose la troïka. Quant à la négociation avec les gouvernements et les Parlements nationaux, soyons sérieux : on n’a pas le choix lorsqu’on négocie avec un pistolet sur la tempe ! C’est soit le mémorandum, soit la faillite ! L’absence de légitimité démocratique de la troïka n’est que la queue de comète d’une gouvernance économiq