Vive le bus ! C’est à un plaidoyer pour l’autocar et sa libéralisation dans l’Hexagone que se livre l’Autorité de la concurrence dans un avis rendu hier. Pour des trajets supérieurs à 200 kilomètres, comme Lyon-Nantes ou Bordeaux-Saint-Etienne, la liberté d’exploitation serait ainsi la règle. En-deça de cette distance, les régions qui ont la charge d’organiser le transport public, verraient leur droit de veto soigneusement encadré. Elles ne pourraient s’oppposer à la création d’une desserte par autocar qu’avec des motifs avérés.
Cabotage. Si le gouvernement devait suivre cet avis qui n'engage que son président, Bruno Lasserre, alors qu'il vient d'être reconduit à son poste, ce serait un petit séisme. Aujourd'hui, les liaisons par autocar sont sévèrement régulées. Seules les lignes internationales, comme Paris-Milan ou Lyon-Barcelone, sont ouvertes à la concurrence. Elles peuvent prendre des passagers en cabotage, c'est-à-dire entre deux points se situant en France, qu'à la condition que cette clientèle ne dépasse pas 50% du volume des passagers sur cette liaison, ni 50% du chiffre d'affaires. Ce qui limite drastiquement le trafic national. Eurolines, un des leaders européens du transport par autocar, dit ainsi desservir 60 destinations en France.
L'Autorité de la concurrence qui s'est autosaisie du sujet il y a un an, souligne pour argumenter sa position, «la qualité du réseau routier», «l'existence d'une demande potentielle»<