Il ressemble au fermier dans son pré. Ou au poisson dans sa rivière. Mais seuls les historiens du Salon de l'agriculture pourraient en attester formellement. Vendredi, Philippe Martin a été accueilli porte de Versailles avec des attentions inhabituelles, eu égard à son rang de ministre de l'Ecologie. Alors que le poste de défenseur gouvernemental de l'environnement évolue traditionnellement dans la «plus grande ferme de France» en territoire miné (sinon non grata), voire cristallise rancœurs et doléances du monde rural et agricole vis-à-vis de la politique gouvernementale , le socialiste, implanté depuis une vingtaine d'années dans le Gers (préfet, président du conseil général…) avant de rejoindre l'hôtel de Roquelaure, a déroulé sa connaissance de la ruralité au fil de ses rencontres au salon.
Entre décontraction, complicité et compréhension d'un territoire qu'il a labouré sur le terrain, insiste-t-il de long en travers, de large en diagonal, avec «passion» et «intérêt». Bref, en homme de la situation face à des agriculteurs en lutte contre une crise structurelle. L'intéressé dit : «Il faut ne plus opposer, voire réconcilier les objectifs agricoles avec les intérêts environnementaux.» Puis, sans craindre le poncif : «Il faut se parler pour mieux s'entendre.»
C'est tout d'abord Bella, vache tarine de 7 ans, venue de Savoie, qui, dès 8 h 20, a reçu la visite du ministre de l'Ecologie, du Développement durable et