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Avis de mauvais temps sur le solaire

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EcoFuturdossier
publié le 2 mars 2014 à 17h06

Le lac asséché d’Ivanpah, dans le désert californien de Mojave, scintille de 173 500 miroirs. Plantés dans le sol en cercles concentriques sur 14 kilomètres carrés, les héliostats réfléchissent la lumière du soleil vers des chauffe-eau de 2 000 tonnes perchés au sommet de trois tours culminant à 140 mètres. La vapeur d’eau entraîne des turbines d’une capacité de 392 mégawatts, soit de quoi alimenter 140 000 foyers. Il s’agit de la plus grande centrale solaire thermodynamique au monde, inaugurée ce mois-ci, après quatre ans de travaux. Selon les estimations, la centrale d’Ivanpah devrait permettre à l’économie américaine d’éviter l’émission de 13,5 millions de tonnes de gaz à effet de serre sur trente ans. Soit la pollution produite par 2 millions de voitures sur la période. En outre, elle jouit de la réputation de Google en matière d’innovation, qui y a investi 168 millions de dollars (122 millions d’euros). De leur côté, les gros distributeurs d’électricité de Californie se sont engagés à être clients d’Ivanpah, conformément à leur mandat de se procurer 30% de leur énergie de sources renouvelables d’ici à 2020.

Coût prohibitif. Mais déjà des nuages sombres s'accumulent dans le ciel pourtant impitoyablement sec du désert du Mojave. A commencer par le devenir de BrightSource, la société californienne qui a développé la technologie déployée à Ivanpah et dont le français Alstom détient plus de 20% du capital. Financée à 1,6 milliard de dolla