Menu
Libération
Récit

L'offre de Bouygues sur SFR met la planète télécoms en ébullition

Article réservé aux abonnés
Le titre Bouygues s'envolait en Bourse à midi, au lendemain de son offre de rachat de la filiale de Vivendi, pendant que Numericable, l'autre prétendant, chutait de 9%.
Bouygues a offert 10,5 milliards d’euros à Vivendi pour sa filiale SFR. (Photo DAMIEN MEYER. AFP)
publié le 6 mars 2014 à 13h20

10,5 milliards d’euros, c’est ce que le groupe Bouygues offre à Vivendi dans un scénario de rapprochement de sa filiale, l’opérateur SFR, avec Bouygues Telecom. Le secteur des télécoms, que l’on dit moribond, témoigne d’une belle santé. L’offre du câblo-opérateur Numericable, qui propose lui aussi un mariage avec SFR, comportait également un règlement en numéraire à hauteur de 11 milliards d’euros.

L'apport en cash n'est qu'un aspect de l'opération. Chacun insiste aussi sur les «synergies», autrement dit des économies en rapprochant des équipes et en mettant en commun des infrastructures. Cela veut dire des coûts d'exploitation réduits, via notamment des suppressions d'emplois et moins d'investissements. Bouygues les chiffre à 10 milliards d'euros sur la distance et 1,4 milliards d'euros en année pleine. Il s'engage à "aucun départ contraint", ce qui n'exclut nullement un plan de départs négocié.

Décision arrêtée dans les semaines à venir

Le groupe Vivendi ne choisira pas forcément entre l’une ou l’autre de ces deux offres, déposées mercredi soir, à la date limite qu’il avait fixée. Il garde au chaud ce qui était son intention initiale, une mise en Bourse, avant que Numericable puis, ces tout derniers jours, Bouygues ne se mettent sur les rangs pour plaider chacun une fusion avec SFR. Vivendi, qui se donne le temps de décortiquer les offres, arrêtera sa décision dans les prochaines semaines.

L’empressement autour de l’opérateur a mis la Bourse sous tension. A midi, le titre Bouygues s’était envolé de plus de 8%, ce qui valorise le groupe de BTP-médias-télécoms de Martin Bouygues à presque 10 milliards d’euros. Numericable, lui, perdait 9 % et ne valait plus que 3,5 milliards d’euros. Orange, en position d’observateur de ces grandes manœuvres, a vu, à l’instar de Bouygues, son cours décoller. L’année 2013, en dépit de la guerre des prix que continuent de se livrer les opérateurs, tant dans le fixe que le mobile, s’est conclue sur des résultats assez satisfaisants. Ses profits (résultat net) ont doublé en 2013, à 1,9 milliard d’euros, contre 820 millions l’an dernier. Et il annonce le versement de 2,2 milliards d’euros de dividendes. Et l’année 2014 s’engage mieux qu’attendu.

Les consommateurs sont aussi dans l'expectative. Selon que Numericable ou Bouygues l'emporte, le paysage ne sera pas cham