C’est un classique : les syndicats tirent toujours à boulets rouges sur la manne servie aux actionnaires. Jeudi, réagissant aux bons résultats d’Orange - doublement du bénéfice à 1,9 milliard d’euros par rapport à 2012 -, la CFE-CGC, la CFDT, la CGT et Sud ont appelé à un serrage de vis.
Bond. Orange a-t-il entendu ? En 2014, le dividende devrait passer à 60 centimes, contre 80 en 2013. Il était calé à 1,40 euro les années précédentes. Pour la CFE-CGC, c'est encore trop : elle demande sa suppression. Mais c'est un progrès par rapport aux années grasses où l'opérateur déboursait entre 3 et 4 milliards d'euros par an, dont un bon quart pour l'Etat, actionnaire à 27%. Vivendi (SFR) et Bouygues ont longtemps fait le bonheur de leurs actionnaires. Pour l'exercice 2011, 5,4 milliards d'euros ont été distribués.
Depuis l'irruption de Free, changement de pied. La décrue débute dès 2012 avec 3,9 milliards d'euros de dividendes. Et, en 2013, c'est un vrai tour de vis. Chez Orange, choqué début 2012 quand le gendarme des télécoms l'avait tancé pour sa trop grande générosité avec l'Etat, le discours s'est infléchi : quand le titre vaut 9 euros, même à ce niveau de dividende, c'est un bon rendement, dit-on aujourd'hui. La Bourse ne lui en a pas tenu rigueur. A l'annonce des bons résultats de 2013 et de la candidature de Bouygues pour racheter SFR, l'action de l'ex-opérateur public bondit de presque 10% et franchit la barre des 10 euros. «Nous avons