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Enquête

La France, mines de rien ?

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EcoFuturdossier
maîtrise des matières premières, potentiel gisement d’emplois… L’État repart en quête de métaux précieux. Mais l’eldorado est peut-être en surface.
publié le 9 mars 2014 à 21h06

Arnaud Montebourg veut rendre à la France sa grandeur de vieux pays minier. Le 21 février, le ministre du Redressement productif a annoncé la création d'une société maison, la Compagnie nationale des mines de France (CMF). Pas question de rouvrir les mines de charbon. Le projet, plus en phase avec l'époque et les objectifs de transition énergétique, se concentre sur les métaux. «Nous avons décidé de réengager la France dans la bataille mondiale pour la maîtrise des ressources naturelles, notre approvisionnement en matières premières. Notamment celles, plus rares, utilisées dans les téléphones portables, éoliennes, piles et semi-conducteurs», a précisé le ministre.

Société «sociale-patriote»

Beau programme a priori. D'autant que la France a un riche passé minier : jusqu'au milieu des années 80, elle exploitait nombre de gisements de fer, de potasse et autres minerais. Mais le sol hexagonal a-t-il assez de potentiel pour relancer cette vieille industrie ? Pas si sûr. La CMF ne se limitera d'ailleurs pas au territoire national, elle explorera des zones en outre-mer et à l'étranger. Quitte à y monter des filiales avec les autorités locales pour pouvoir exploiter les gisements découverts. Société «sociale-patriote», la CMF aura toutefois pour première mission d'identifier les ressources minérales dans les sous-sols de l'Hexagone. Dans les DOM-TOM, les gisements sont déjà connus. En Nouvelle-Calédonie, les mines de nickel sont exploitées par le groupe français Eramet. En Guyane, département français