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Analyse

Télécoms : concentration à haut risque

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L’arrivée de Free Mobile en 2012 n’a pas abouti au cataclysme redouté. Un rachat de SFR par Bouygues pourrait-il tuer le dynamisme du marché ?
Une boutique Bouygues Telecom, le 7 novembre 2013 à Mantes-la-Jolie. (Photo Jacques Demarthon. AFP)
publié le 9 mars 2014 à 21h36

Bouygues Telecom qui rachète SFR… et Free qui rachète le réseau de Bouygues. La planète télécoms marche-t-elle sur la tête ? En tout cas, elle est en ébullition depuis que Vivendi a décidé de se défaire de SFR pour mieux se concentrer sur les médias. Après le câblo-opérateur Numericable, le petit Bouygues s'était mis mercredi sur les rangs pour ravir l'opérateur en vente. Il vient de marquer un point. Alors que Free devrait annoncer ce matin des résultats fracassants - autour de 8 millions d'abonnés dans le mobile, et 12% de parts de marché en deux ans selon les estimations -, l'accord, annoncé hier dans le Journal du dimanche, concernant la vente du réseau de Bouygues Telecom, a été bouclé en trois jours entre les deux soi-disant ennemis d'hier. Il n'entrera en exécution que si Bouygues est choisi pour reprendre SFR. Ce serait le retour à un marché du mobile à trois. La décision est entre les mains du vendeur, le groupe Vivendi. C'est le meilleur deal financier qui l'emportera.

Surpuissant. Il y a bien dans ce jeu quelques arbitres. D'abord l'Autorité de la concurrence. Bruno Lasserre, son président tout juste reconduit, peut sortir son sifflet. Un mariage entre SFR et Bouygues Telecom ferait émerger un acteur surpuissant. Il coifferait Orange en nombre d'abonnés. Additionné avec ce dernier, le nouvel ensemble capterait 90% du chiffre d'affaires du secteur. Un petit goût de retour à la case 2006, quand le trio Bouygues-Orange-SF