Menu
Libération

La singulière assurance maladie française

Article réservé aux abonnés
publié le 10 mars 2014 à 18h06

Lorsque l’on compare les systèmes de santé de différents pays, le premier constat est la très grande diversité, tant dans la manière dont les soins sont organisés que dans celle dont ils sont financés. Les objectifs sont pourtant similaires : au moins à travers l’Europe, on estime que l’ensemble de la population doit accéder à un ensemble de soins assez larges sans barrière financière et, implicitement, qu’ils doivent être prodigués d’une manière efficace. Dans certains pays, on considère que tels ou tels soins font partie de ceux qui doivent être accessibles, alors qu’ils ne sont pas jugés essentiels dans d’autres pays : ainsi des cures thermales, prises en charge en France et rarement ailleurs, ou des soins dentaires, qui relèvent souvent d’assurances privées facultatives. Il n’en reste pas moins que l’accès universel et l’efficience sont des objectifs généraux. Ce qui diffère fortement d’un pays à l’autre, c’est la manière dont on cherche à atteindre ces objectifs.

Quelques pays, comme la Grande-Bretagne ou la Norvège, se passent d’assurance maladie : les soins sont financés par l’impôt, et le Parlement décide chaque année du budget que la solidarité nationale y consacre. Ces budgets sont ensuite alloués sur le territoire selon les besoins de santé, en s’efforçant aussi de tenir compte des disparités dans la densité de l’offre de soins ; chaque territoire peut alors financer les unités de soins, qu’il s’agisse des hôpitaux ou des cabinets médicaux, le plus souvent en fonct