C’
est une partie de poker à plus de 10 milliards d’euros. Aujourd’hui, le groupe Vivendi réunit son comité d’administration pour décider du sort de son opérateur SFR. Entre le groupe Bouygues et le câblo-opérateur Numericable, qui va l’emporter ? Quel sera le paysage des télécoms demain ?
Pourquoi ce duel autour de SFR ?
Numericable s’est mis sur les rangs il y a dix-huit mois, dès que Vivendi a décidé de larguer SFR pour mieux se concentrer sur les médias. Numericable, présent uniquement dans le câble, ne peut se développer sans un réseau mobile dans un monde plébiscitant la convergence. Bouygues Telecom, de son côté, est sorti du bois dans la dernière ligne droite, mi-février. Martin Bouygues est allé vendre à François Hollande que si SFR lui échappe, c’est la mort de l’opérateur, marginalisé sur le marché. D’où cette bagarre à coups de milliards. Numericable était parti favori.
Alors Bouygues a sorti son joker : la vente à son ex-ennemi Free de son réseau à très haut débit 4G en cas de succès de son offre sur SFR. L’annonce du deal l’a fait passer en tête. Puis Numericable a rappliqué avec de nouveaux engagements. Avant que Martin Bouygues en ajoute un, sonnant et trébuchant, mercredi soir, portant son offre de cash pour SFR à 11,3 milliards d’euros. Hier matin, Numericable relevait à son tour la sienne à 11,75 milliards d’euros. Dans cette affaire, montée avec de l’argent prêté par les banquiers, ce sont les petits qui rachètent le gros