L’étau se resserre autour des fraudeurs au fisc allemand. Un tribunal de Munich a condamné hier Uli Hoeness, le patron du Bayern de Munich, à trois ans et demi de prison ferme pour évasion et fraude fiscale. C’est la première fois qu’une célébrité est condamnée en Allemagne à une peine ferme dans une affaire de ce type. Le scandale Hoeness a choqué l’opinion par sa dimension. Médusés, les Allemands ont assisté depuis le début du procès, lundi, au grand déballage des comptes du patron du Bayern. Hoeness, à qui son fils atteste un penchant pathologique pour le jeu, était accusé d’avoir détourné 3,5 millions d’euros au fisc via un compte en Suisse. Le premier jour d’audience, le préjudice fiscal était multiplié par 5 ; puis par 8 le second jour… finalement ce sont plus de 27 millions d’euros que Hoeness aurait dû verser au fisc.
Au pays de Hartz IV, Uli Hoeness spéculait en Bourse comme on joue au Monopoly. Rien qu’en six ans, entre 2003 et 2009, il a réalisé plus de 60 millions d’euros de gains boursiers à partir d’un compte non déclaré à Zurich. On ne connaîtra sans doute jamais l’ampleur exacte du préjudice subi, puisque les délits fiscaux sont prescrits par la loi au-delà de dix ans.
L’évasion fiscale semble devenue le sport favori des millionnaires allemands. Mais ce qui a longtemps été considéré comme une bagatelle ne passe plus auprès de l’opinion. En septembre 2012, les sociaux-démocrates avaient fait échouer au Bundestag l’accord fiscal avec la Suisse, qui aurait permis