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L’énigmatique milliardaire Patrick Drahi met la main sur SFR

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Vivendi a décidé d’entrer en négociations exclusives avec le patron d’Altice (Numericable). Au détriment de Bouygues et contre l’avis de Montebourg.
Patrick Drahi, principal actionnaire de Numericable, le 7 mars 2007 lors d'une conférence de presse à Paris. (Photo Olivier Laban-Mattei. AFP)
publié le 14 mars 2014 à 22h46

Fulgurante propulsion sur la grande scène des opérateurs télécoms. Patrick Drahi est en passe de réussir le coup de sa vie depuis que Vivendi a décidé, ce vendredi, d’entrer en négociations exclusives avec son holding, Altice, maison mère de Numericable, pour lui céder SFR. Au grand dam de deux grandes figures du capitalisme à la française, Martin Bouygues et Xavier Niel, le tycoon de Free, qui avaient pourtant mis tout leur poids dans la balance pour tenter d’arracher le deal.

On le dit «discret», «insaisissable», «imprévisible» : Patrick Drahi, 50 ans, est méconnu et fait donc peur. Pour son raid surprise, ce milliardaire a dû composer avec son peu d'appétit pour l'exposition médiatique. L'homme n'est sorti du bois que début janvier. Soit juste avant la mise en Bourse de son fonds d'investissement, Altice, et deux mois avant la ligne droite qui l'a vu fondre sur SFR. Natif de Casablanca, Drahi est de nationalité franco-israélienne et réside en Suisse. Son fonds Altice est de droit luxembourgeois, mais coté à Amsterdam. Il y a logé tous ses actifs de télécoms : ses 40% dans Numericable, le belge Coditel et le portugais Cabovisao, l'israélien Hot, Outremer Telecom ou encore la filiale d'Orange en République dominicaine qu'il vient d'avaler pour 1,1 milliard d'euros. Et son holding personnel, Next LP, abrité dans le fonds Altice qu'il détient à 75%, est immatriculé à Guernesey… Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, qui jusqu'au dernier moment a tout f