Olivier Mathiot, web entrepreneur de gauche ? Il vient d'être nommé au comité stratégique de la filière numérique par Fleur Pellerin et Arnaud Montebourg. Pourtant, en 2012, ce cofondateur du champion de l'e-commerce PriceMinister était l'un des porte-parole des Pigeons. Depuis, il picore dans toutes les assiettes. A la tête de France Digitale, ce quadra dynamique défend les web entrepreneurs, plutôt libéraux dans l'esprit. Un lobbyiste ? «C'est un terme trop corporatiste. Je préfère me décrire comme un influenceur.»Il vient de publier un essai où il tente de démontrer que les valeurs de la gauche ne s'opposent pas à celles des entreprises.
Olivier Mathiot déjeune chez Klay, salle de gym adossée à un restaurant dans le IIe arrondissement parisien, un burger sans frites dans l'assiette. Il a revêtu une veste en cuir et un des nombreux jeans colorés qui composent sa garde-robe. «C'est pas possible ce look ! Il se la joue dandy du digital», se moque un ami. A 42 ans, cet amateur de jogging aux Buttes-Chaumont fait attention à lui. Derrière ce bobo facile d'accès, on a du mal à imaginer le millionnaire. Pourtant, cet actionnaire minoritaire de PriceMinister a empoché une somme rondelette lors de la revente de la boîte pour 200 millions d'euros au groupe japonais Rakuten en 2010. Quelques millions d'euros sous forme d'actions classiques et de bons de souscription de parts de créateurs d'entreprises. Forcément, il en a retiré une conviction sur les bien