Atteint d'une grave forme de diabète, Marc Blondel est décédé, dimanche soir, à l'âge de 75 ans au Val-de-Grâce, des suites d'une septicémie. Du «boss», le leader syndical, patron incontesté de la CGT-Force ouvrière de 1989 à 2004, en cultivait tous les attributs extérieurs : les bretelles façon Wall Street, les cigares barreaux de chaises (Montecristo n°3). Un look de syndicaliste à l'américaine, style AFL-CIO des années 50. Le goût de la bonne chère, des déjeuners interminables, style IIIe République rad-soc et franc-mac comme il l'était.
Geste. Il avait ses habitudes à la Cagouille (XIVe arrondissement), où il avait convié à plusieurs reprises Mitterrand. Pour Blondel, l'apéro se faisait toujours à la pression, histoire de mieux marquer son attachement à ses racines nordistes de fils et de petit-fils de mineur… une région où ce natif de Courbevoie (Hauts-de-Seine) n'a jamais vécu. Le bouillant leader de FO n'hésitait pas à réécrire sa propre histoire pour en faire une geste de fils du peuple à la Thorez, goûtant parfois à la provocation et au coup de gueule.
Salarié peu de temps, syndiqué à FO dès 1958, il devient responsable de la fédération des employés et cadres en 1965. Le début d’une longue carrière au sein de l’appareil syndical. En 1989, il succède à André Bergeron, le père tranquille du syndicalisme français, l’homme du grain à moudre, du petit bonus au bas de la fiche de paye. Pour arracher la tête du synd