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Marc Blondel, le patron antipatron

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Le leader de FO de 1989 à 2004, grande gueule et redoutable tacticien, est mort dimanche.
Marc Blondel, secrétaire général de FO, prononce un discours le 13 septembre 2003 au Zénith de Paris. (Photo Philippe Desmazes. AFP)
publié le 17 mars 2014 à 20h56

Atteint d'une grave forme de diabète, Marc Blondel est décédé, dimanche soir, à l'âge de 75 ans au Val-de-Grâce, des suites d'une septicémie. Du «boss», le leader syndical, patron incontesté de la CGT-Force ouvrière de 1989 à 2004, en cultivait tous les attributs extérieurs : les bretelles façon Wall Street, les cigares barreaux de chaises (Montecristo n°3). Un look de syndicaliste à l'américaine, style AFL-CIO des années 50. Le goût de la bonne chère, des déjeuners interminables, style IIIe République rad-soc et franc-mac comme il l'était.

Geste. Il avait ses habitudes à la Cagouille (XIVe arrondissement), où il avait convié à plusieurs reprises Mitterrand. Pour Blondel, l'apéro se faisait toujours à la pression, histoire de mieux marquer son attachement à ses racines nordistes de fils et de petit-fils de mineur… une région où ce natif de Courbevoie (Hauts-de-Seine) n'a jamais vécu. Le bouillant leader de FO n'hésitait pas à réécrire sa propre histoire pour en faire une geste de fils du peuple à la Thorez, goûtant parfois à la provocation et au coup de gueule.

Salarié peu de temps, syndiqué à FO dès 1958, il devient responsable de la fédération des employés et cadres en 1965. Le début d’une longue carrière au sein de l’appareil syndical. En 1989, il succède à André Bergeron, le père tranquille du syndicalisme français, l’homme du grain à moudre, du petit bonus au bas de la fiche de paye. Pour arracher la tête du synd