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Analyse

SFR-Numericable aura deux moteurs : l'endettement et le déficit fiscal

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Patrick Drahi, le patron d'Altice, a dévoilé lundi les contours de son futur ensemble de télécoms, en démentant avoir monté un LBO pour acquérir l'opérateur de Vivendi.
publié le 17 mars 2014 à 18h19

Patrick Drahi, le patron de Numericable, dont l'offre de fusion avec SFR est examinée en ce moment par Vivendi, a développé ce matin son modèle économique pour le futur ensemble. Son équation, qui repose sur un fort endettement (10,5 milliards d'euros), carbure au déficit fiscal (2,5 milliards d'euros) et mise sur des marges d'exploitation au top niveau (au-delà de 40%).

Mais il a démenti, lundi, avoir monté un LBO (leveraged buy-out), une technique financière d'achat des entreprises à l'aide de gros emprunts : «Nos banquiers ne nous ont fixé aucune contrainte. Et nous n'avons pas de "covenant"», ces ratios financiers qui, en cas de non-respect, peuvent déboucher sur un remboursement anticipé et mettre l'entreprise en difficulté. Il servira néanmoins aux banques prêteuses, de l'ordre de 450 millions d'euros pas an.

«Pas de politique de dividendes»

Le modèle du futur ensemble SFR-Numericable est aussi dopé aux investissements : «Il n'y pas une entreprise que j'ai rachetée où je n'ai pas augmenté de 50% les investissements.» Drahi promet 3 milliards d'euros d'investissement en France. Mais il ne s'engage pas à verser des dividendes. Ce n'était pas le style de la maison Numericable, qui a toujours ployé sous la dette. Ce ne sera pas non plus celui du nouvel ensemble, contrairement aux habitudes de la maison SFR et du groupe Vivendi