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décryptage

Affaire Tapie : les versions confrontées

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L’ex-dircab de Christine Lagarde compte sur leur audition commune pour montrer qu’il n’a pas trompé l’ancienne ministre.
Christine Lagarde, qui était ministre de l'Economie lors de l'arbitrage, en décembre 2010. (Phtoo Frédéric Stucin.)
publié le 18 mars 2014 à 21h46

L'avenir judiciaire de la patronne du FMI, Christine Lagarde, se joue aujourd'hui. La Cour de justice de la République (CJR), chargée d'enquêter sur le rôle de l'ancienne ministre de l'Economie dans l'affaire Tapie, va la confronter à son ex-directeur de cabinet, Stéphane Richard. Déjà auditionnée deux fois, Lagarde a réussi jusqu'ici à échapper à la mise en examen, en plaidant l'ignorance sur le désastreux arbitrage qui a permis à Tapie de récupérer 405 millions d'euros aux frais du contribuable dans l'affaire Adidas. Elle a surtout chargé Richard, ce qui a largement contribué à la mise en examen de celui-ci pour «escroquerie en bande organisée» dans le volet non ministériel de l'enquête.

Cette différence de traitement scandalise l'intéressé. «Il est très difficilement compréhensible […] que la ministre décisionnaire soit placée sous un statut de témoin assisté, […] et que son collaborateur soit mis en examen», a lâché Richard aux juges. En campagne pour sa reconduction (lire ci-contre), le patron d'Orange est déterminé à ne pas jouer le rôle du lampiste. «Il voulait cette confrontation. Il est décidé à placer Christine Lagarde devant ses contradictions», confie un de ses proches. Ambiance assurée à la CJR, alors que Lagarde risque toujours une éventuelle mise en examen.

Lagarde était-elle bien informée sur l’arbitrage ?

L'ex-ministre de l'Economie a accusé Richard de ne pas lui avoir transmis, en 2007,