Réunis demain et vendredi, les chefs d’Etat de l’UE doivent fixer pour 2030 un cap ambitieux en matière de climat et d’énergie. C’est ce qu’espère Célia Gautier, du Réseau Action Climat.
En quoi ce sommet est-il crucial ?
C’est l’occasion de répondre aux préoccupations des citoyens de l’UE : selon un sondage Eurobaromètre, 9 sur 10 considèrent que le changement climatique est un «problème grave». Tendrons-nous vers un système non-polluant, efficace et 100% renouvelable ou continuerons-nous à dépendre des énergies fossiles et nucléaire ? C’est aussi la première étape sur la route de la conférence de l’ONU sur le climat, à Paris, fin 2015.
Craignez-vous un manque de volontarisme de l’UE ?
Il est à craindre qu’elle place la barre de l’ambition au plus bas, éloignant la possibilité d’un accord mondial nous protégeant d’un dérèglement catastrophique du climat. Si les chefs d’Etat européens s’arrêtent sur les faibles objectifs envisagés par la Commission pour 2030 (40% de baisse des gaz à effet de serre - les GES - par rapport à 1990), nous en subirons les conséquences à domicile. Le développement de secteurs porteurs de dynamisme économique, d’emplois et d’innovation (énergies renouvelables, efficacité énergétique des bâtiments, transports durables, etc.) serait remis en cause. Nous prônons plutôt ce trio : au moins 55% de baisse des émissions de GES par rapport à 1990, une part de 45% de renouvelables et 40% de baisse de la consommation d’énergie par rapport à 2005.
Est-ce réaliste techniquement et économiquement ?
Nos objectifs sont justes vis-à-vis des pays du Sud, qui polluent depuis moins longtemps (mais doivent eux aussi réduire leurs émissions). Ils peuvent être atteints avec des solutions existantes, à condition d’en aider certaines à devenir compétitives. Des ressources publiques peuvent